ADAGE
Encore heureux
1 DONNEZ MOI LA PHRASE
paroles : Allain Leprest
musique : Jean Ferrat
Donnez-moi la phrase qui pleut,
Celle qu'on dit, le cœur frileux ;
La bouche peinte à l'encre bleue
Une phrase en joyeux désordre
Un cri qui refuse de mordre
La bouée, le grappin, la corde
Qu'on lance dans les naufrage
Donnez-moi la phrase
La phrase qui endort l'enfant
La phrase qui couche le vent
Qui ranime les morts-vivants
Le mensonge de rien du tout
2 ou 3 mots mis "bouzabout"
Qui chauffent le ventre et les joues
La goutte d'eau qui embrase
Donnez-moi la phrasse qu'on boit
Qui jaillit du dernier convoi
Donnez-moi la phrase qu'on voit
La pensée douce du martyr
Qu'un vol de colombes croise
Donnez-moi la phrase
Un air de chemin vicinal
Une phrase sans point final
La merveilleusement banale
Celle qui noue toutes les langues
L'écho du sexe dans la mangue
Sans préambule, sans harangue
Sans morale, sans emphase
Donnez-moi la phrase
La phrase juste mais naïve
Qu'a pas eu les honneurs d'un livre
La phrase d'un jour de lessive
Cet adieu qu'on ne voulait pas
Celui qu'on laisse après ses pas
Comme un petit morceau de soi
Posé sur la table rase
Donnez-moi la phrase
Donnez-moi la phrase
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2 MIGRATEUR
paroles et musique : Gilles MICHEL
Je suis né là-haut, tout là-haut, dans la montagne ;
Je porte au fond de moi le secret de l’endroit.
Je reviendrai au bout de trois ans de campagne
Donner la vie comme mes parents avant moi.
En attendant je poursuis le rêve qui me hante
Toujours descendre les cascades et les courants,
Un beau matin atteindre l’estuaire de Nantes
Et puis me perdre tout au fond de l’océan.
Je suis poisson,
je suis saumon
Je rêve d’autres horizons
Toujours poussé par le fol instinct du voyage.
Je suis saumon, je suis poisson
Et je laisse dans mon sillage
Les eaux de France, les hommes et leur déraison.
Je rêve d’autres horizons
Toujours poussé par le fol instinct du voyage.
Je suis saumon, je suis poisson
Et je laisse dans mon sillage
Les eaux de France, les hommes et leur déraison.
Au mois de juin au beau milieu de l’Atlantique
Mes congénères se rassembleront par millions
Nous partirons vers les eaux froides de l’Arctique
Là, en toute liberté nous nous aimerons.
Pendant des mois j’accumulerai des grandes forces
Je prendrai la couleur rose des crustacés
Au milieu des colonies de phoques et de morses
Évitant les dents des orques et des cétacés
ref
Un matin de printemps lorsque les glaces fondent
Quand l’eau ruisselle de toutes part des grands glaciers
Dans ma mémoire surgira l’image profonde
D’un petit ruisseau perdu dans le Haut-Allier
Alors je reprendrai encore ma course folle
Je franchirai les océans et leurs dangers
Esquivant les ruses de la mort lorsqu’elle me frôle
Et les filets de pêche qui cherchent à me piéger
ref
Mais me voilà devant l’estuaire de Nantes
Je suis surpris de voire ses miasmes qui dérivent
Des traînées blanches des effluves répugnantes
Et ces détritus qui envahissent les rives
J’ai de la peine à nager, à trouver mes forces
Et tous ces obstacles que je ne connaissais pas
Murs de béton qu’obstruent des bois et des écorces
Et les pêcheurs qui me lancent tous leurs appâts
ref ( Et je retrouve dans mon
sillage)
Malgré la foi, la volonté, et le courage
Que la nature a mis en moi auparavant
Je crève là tout seul au pied de ce barrage
Sans jamais voire redescendre mes enfants
J’étais poisson, j’étais saumon,
Je rêvais d’autres horizons
J’étais le fils mystérieux de la rivière
J’étais poisson, j’étais saumon,
Et je suis un mort dans un limon
Et je plaints beaucoup les hommes qui resteront ..
Oui, je plaints beaucoup les hommes qui resteront
Je rêvais d’autres horizons
J’étais le fils mystérieux de la rivière
J’étais poisson, j’étais saumon,
Et je suis un mort dans un limon
Et je plaints beaucoup les hommes qui resteront ..
Oui, je plaints beaucoup les hommes qui resteront
Me compadezco mucho para los humanos
que se quedarán
à Pierre GUILLAUMIN
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3 MAIS QUAND LA MUSIQUE
paroles et musique : Gilles MICHEL
J’aime la montagne
Et moi la mer
Moi le printemps sur la campagne
Et moi l’hiver
J’aime les vacances
Surtout l’mois d’août
Ben moi j’vais vous dire
Moi j’aime rien du tout
J’aime le théâtre
Moi l’cinéma
J’adore Fernandel et Bourvil
et Lino Ventura
J’rêve de Tom Cruise
Moi d'être RAMBO
Ben moi j’vais vous dire
J’aime que les films pornos
Mais quand la musique
Ce moment magique
Nous réuni sur une scène
Pour faire un show
C’est merveilleux
Car tout à coup
On a les mêmes envies
On a les mêmes goûts
J’aime la musique
Moi la peinture
J’ai une certaine passion
Pour la littérature.
La science fiction
L’roman d’amour
Ben moi je lis que L’Équipe
ou TELE 7 JOURS
J’aime le bon vin
L’Saint Emilion
A consommer bien sûr
Avec modération
Château Margot
Ou bien Sauternes
Ben moi l’gros rouge
J' m’en enfile toute une citerne.
Mais quand la musique
Ce moment magique
Nous réuni sur une scène
Pour faire un show
C’est merveilleux
Car tout à coup
On a les mêmes envies
On a les mêmes goûts
J’adore sortir
Faire au restau
Mais attention de ne pas prendre
Trop de kilos (c'est pour moi qu'tu dis ça ?)
Eh, tu m'invites ?
Oui, chez Troisgros
Ben moi j’vais vous dire
Je bouffe que chez MAC DO
Mais quand la nuit,
Nous réunit
Qu’on est tous les deux blottis
Au fond d'un grand lit
C’est merveilleux
Car tout à coup
On a tout deux les mêmes envies
Les mêmes goûts
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4 - Dernière balade pour une 4L
paroles et musique : Gilles MICHEL
De nos jours pour être un chanteur à la page,
Dans son répertoire, faut mettre un p’tit hommage;
Je respecte les traditions,
J' veux pas qu'on dise que j'suis rebelle
Et je dédie cette chanson à ma 4L,
Y’en a parmi vous qui ne la trouvent pas belle,
Y’en même qui l’ont qualifiée de poubelle,
Je les laisse dans l’ignorance
De choses qu’ils ne soupçonnent pas,
Moi, je suis tombé sous le charme de ses appâts,
Je dois bien avouer qu’elle est pas très coquette,
Qu’elle ne réclame pas souvent pour sa toilette,
Côté intérieur, c’est sûr, on a pas fait dans la dentelle,
Et côté rang’ment c’est carrément l’bordel.
Pourtant, le jour où j’ai fait sa découverte,
Elle arborait une Jolie couleur verte.
Le temps à grand coup d'pinceau
Lui a donné des tons pastels
Avec quelques jolies bavures d’aquarelle.
Et puis tout comme moi elle adore la musique,
Les chansons, le jazz, le blue-grass, le classique.
Brassens, Bluegrass43 , Duteil, Vivaldi, Pachelbel,
On les dévore tous à font les décibels.
Devinez qui est son chanteur préféré ?
C’est ni Brassens, ni Brel, ni Léo Ferré.
Vous donnez vot’ langue au chat ?
La réponse est spirituelle :
C’est Renaud et c’est normal pour une 4L.(tatatin)
Elle fait sa tête de cochon quand d‘aventure
J’envisage Daller acheter une autre voiture;
Elle refuse de démarrer,
Elle me fait la grève du zèle
Elle est jalouse comme une teigne ma 4L,
Elle a un coté anar bien entendu,
Elle ne roule qu'en Dehors des routes battues,
Celles qui n'ont pas de poulet
Elle leur préfère les hirondelles,
Elle a l'caractère entier ma 4l.
Je connais des voitures qui en sont jalouses,
son aisance naturelle leur file le blues.
J’ai même entendu un jour
Une Porsche dire a une OPEL :
« Ah ! mon dieu je serais bien si j’étais elle »
(si GTL c’est rigolo).
Elle de retourne parfois sur les camions
S'ils sont bien roulés qu’en plus ils sont mignons.
Elle leur file des clins de phare
sexies comme des yeux de gazelle
Il y’a belle lurette qu’elle n’est plus demoiselle.
Pour l'’amour quand on a voulu s’abriter
Elle nous a offert son hospitalité.
Sur ses sièges, pour ce
qui était de la bagatelle
On était mille fois mieux qu’a l’hôtel
Et puis quelques temps plus tard comme il se doit,
Qu'on on a voulu se passer la bague au doigts
Si vous l'aviez vu c'jour là,
Parée comme un arbre de Noël
C'est elle qui nous a emmené à la chapelle.
Il arrive aussi que pendant une ballade,
Qu'elle fume un peu, qu'elle tousse,
Qu’elle soit malade, mais il ne faut pas s’en faire,
Ca n’est jamais vraiment mortel :
Elle a une santé de fer ma 4L
Je crois qu’on aura tout fait dans cette voiture,
Travaillé, dormi, connu mille aventures.
On aura déménagé et même fait chauffé des gamelles
Une nuit dans la baie du Mont Saint Michel.
Mais un jour il faudra bien qu’elle s’en aille
Faire un tour au paradis des tas d’ ferraille
Ce jour là, je vous l’avoue, c’est moi qui aurait du plomb dans l’aile
Car ma jeunesse mettra les voiles avec elle
Mais je lui voue de tout coeur une reconnaissance éternelle,
J'espère qu'y a un paradis pour les 4l
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5 - Le cours d’une vie
paroles : Gilles MICHEL
musique : Gilles MICHEL - Pascal FOURNIER
A sa naissance, un peu timide
Elle découvre un grand paysage
Puis descend vers les prés humides,
Les grands rochers et les herbages.
Plus tard, elle gagne en confiance,
La vie la rend belle et sauvage.
Dans sa fougueuse adolescence
Elle bondit dans les pâturages.
Mais pendant qu'elle batifole
Entre rochers et éboulis,
Certains, croisant sa course folle
Viennent se jeter dans son lit.
Aux unions, elle n'est jamais contre
Alors comme un ventre de fille
Elle gonfle au fil des rencontres
En s'éloignant de sa Gardille.
La temps passant la rend plus mure
Elle se calme et s'assagit
Entre les plages et les ramures
Elle devient douce et s'élargit.
Un jour, on a fait connaissance.
Il y a déjà si longtemps.
Elle fut l'Amour de mon enfance
Et je l'aime toujours autant.
Mais elle garde son caractère
Et quand elle sent qu'on l'emprisonne
Elle fait déborder sa colère
Furieuse sous les pluies d'automne.
Mais aujourd'hui j'entends ses pleurs
Quand on l'étouffe, quand on la viole,
Victime d'humains qui se leurrent
Dans le béton et la bagnole
Quittant ce pays qu'elle abreuve
Elle s'attache à un compagnon
Devient l'épouse d'un grand fleuve
Et désormais porte son nom
Tandis que triste je soupire,
Ils vont vers l'estuaire béant
Pour le meilleur et ou le pire
Ils jètent dans l'océan.
Ce grand Amour, c'est ma rivière
Et si je dois mourir noyé(e)
J'avoue que je serais très fière
Que ce soit par l'eau de l'ALLIER
J'avoue que je serais très fière
Que ce soit par l'eau de l'ALLIER
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6 On roule aux taxes
paroles et musique : GillesMICHEL
Quand j'au vu l'prix des carburants
Qui grimpaient, grimpaient, constemment
Je me suis dis" C'est inquiétant !"
Qu'est-ce qu'ils peuvent bien foutre là dedans ?
Je vous avoue que jai pris peur
Que ça ne nuis à mon moteur,
Une telle mixture, une telle mélasse
Ne vienne encrasser mes culasses.
Un garagiste très sympatique
Qui me fait toute ma mécanique
M'a dit "en faisant ma vidange
"le carburant tu vois c'est un mélange"
"10% de pétrole, grand max
Et tout le reste, c'est des taxes !"
Ah me voilà rassuré
Ca va mieux carburer .....car
Je roule aux taxes, je roule aux taxes
Je me promène de Lille à Dax
Car entre nous, soyons logiques
Les taxes, c'est écologique.
Lorsque j'ai vu que rien n'arrête
La hausse du prix des cigarettes
Je me suis dit beuark c'est dégoutant:
Qu'est ce qu'ils peuvent bien foutre la dedans ?
Je vous avoue, je m'inquiétais
Que ça ne nuise à a santé
Que ça me file des flegmons
Ou me pourrisse les poumons
Un buraliste très sympa
M'a dit, vous en faites pas
Retenez cette chose étrange
La clope c'est un curieux mélange
10% de tabac, grand max
Et tout le reste, c'est des taxes
Ah, me voilà rassuré
Je vais mieux respirer
Je fume des taxes, Je fume des taxes,
C'est pas dang'reux pour mon thorax
Et entre nous, soyons logique
Les taxes, c'est biologique
Pour mon anniversaire la veille
Je cours ach'ter quelques bouteilles
Mais lorsque je passe à la caisse
Je pousse un cri mais quoi
Mais qu'est-ce ?
Car le montant de la facture
Vient me sauter à la figure
Et je leur dit bin vous êtes zinzin
Ca c'est prix d'tout l'magasin
La caissière très souriante
Me dit d'une voix rassurante
Avec un vrai sourire d'ange
"Dans vos boutielles y'a un mélange
12% d'alcool grand max
Et tout le reste, c'est des taxes."
Ah c’est bien c’que j’me doutais
Les impôts commencent à m’saouler
car je bois des taxes, je bois des taxes
C’est moins dang’reux que l’anthrax
Mais ça ne file pas la cyrrose
Une bonne nouvelle, ça s’arrose
Le printemps me donnant des ailes
J'allais courir les demoiselles
Qui vous accostent sans vergogne
Dans les coins du bois de Boulogne
Elles me disent : "Tu viens chéri ?
Je réponds: "Ca dépend du prix ?
Et bien pour toi ce soir mon gros
Ca fera que 300 euros
Combien ? Comme j'ai failli m'évanouir
Elles me disent :"Si tu veux jouir
C'est fini l'temps du libre échange
Le 7ème ciel, c'est comme au change
25% d'amour grand max
Et tout le reste
C'est des taxes
Dès qu'on se vend pour 4 écus
On a aussi le fisc au cul
On paye des taxes
On paye des taxes
Sur les capotes
Sur les tampax
Sans compter c'qu'on ramène à Max
On paye des taxes
On paye des taxes
On paye des taxes
On paye des taxes
Même quand on croit bronzer relax
Qu'on paye content
Qu'on paye furax
On paye des taxes
On paye des taaaaaa A AXX
A AXX A XXXX
On paye des taxes à Goldman Saxx
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7 L’ homme aux cheveux blancs
paroles et musique : GillesMICHEL
J 'ai vu un homme aux cheveux blancs
Aux gestes sobres et élégants
Avec une barbe si belle
A vous faire croire au Père Noël.
A ses yeux mouillés de paresse,
A sa voix pleine de tendresse,
De druide aux gestes indolents,
Je croyais qu'il avait mille ans.
Et en vertu de son grand âge,
Il aurait pu rester bien sage,
Rester tranquillement chez lui
Comme ce "Joseph" qu'il a décrit.
Mais le Monsieur aux cheveux blancs
Est venu vers nous lentement,
Mais là en guise de repos
Il s'est emparé du micro.
Là, pour porter sa voix paisible
Il a pris une arme terrible
Sortie d'un étrange étui noir
Il s'est armé d'une guitare.
Et à la foule il a chanté
La Paix, l'Amour, la Liberté
Fustigeant avec lenteur
Les salauds et les dictateurs.
Il a narré l'air attendri
Sa jeunesse à Alexandrie
Et les pays qu'il sillonna
De l'Ile de France et de Bahia.
De son regard qu'un vent balaye
Il a rallumé le soleil
Qui donne la peau basanée
Aux fils de Méditerranée.
Tel Moïse sorti de la Bible
Il condamna d'une voix paisible
Avec sa violente douceur
L'injustice et les oppresseurs.
Il apporta tant de chaleur
Qu'il a apaisé ma douleur,
M'a redonné l'envie de vivre,
M’a donné l’envie d’être libre
Et depuis ce concert je sais
Que rien ne sert de se presser
Comme le vieil homme aux cheveux blancs
Qui vit lentement vit longtemps
Car ce poète ce chanteur
A l énergie de la lenteur
Que nul ne peut arrêter
Sa force c’est : Sa liberté
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8 Chanson en noir et blanc
paroles et musique : GillesMICHEL
Quand par hasard, une radio
Diffuse un petit air vieillot
Une vieill’ chanson, mon cœur s’envole
Car du fond de moi brusquement
J'entends l'air que chantait Maman
Un vieux refrain
Qui me revient
Des années folles
Qu’elle chantonnait dans la cuisine
Quand Papa était à l’usine
"Si l'on pouvait arrêter les aiguilles "
Elle me revient en me troublant
Cette vieille chanson en noir et blanc
Je me revois,
Comme autrefois,
Petite fille.
Les mains dans la vaisselle,
Elle fredonnait Fréhel,
La môm’Piaf du Milord au clown triste
DAMIA, Berthe SYLVA
Ou bien Marie DUBAµ
Des chanteuses qu’on disait « réalistes »
Tous les drames d’amour
L’« Hirondelle du faubourg »
Me tiraient les larmes en avalanche
L’histoire des filles des rues
Qui font le pied de grue
Et surtout les terribles
« Roses Blanches»
Si au détour d'un mois de juin
J’aperçois au bord d'un chemin
Un cerisier, mon cœur chavire
Car je retrouve en un instant
Ma sœur Marie et mes 8 ans
Mon vieux quartier,
Et des milliers De souvenirs
Je vois les cités alignées
Tous ces logements d’ouvriers,
Ce quartier qu’on nomme :
"LA PLAINE"
D'où papa partait au boulot
Avec son sac, et son vélo
Faire ses huit heures
A contre cœur
Toute la semaine
On courrait tout autour
Des cités en quinconce
De la rue d’la Jeunesse
A celle de l’Amitié
Jusqu’aux grands terrains vagues
Envahis par les ronces
Pour aller chaparder
Dans les grands cerisiers
Nos rues portaient les noms
De toutes les qualités
Que le patron voulait
Rapp'ler aux employés
Rue du DEVOIR, du COURAGE,
D'la FOI, d'la VOLONTÉ
Des fois qu’ils auraient tendance
A les oublier
Celui auprès de qui je dors
N'a pas de fortune, ni d'or
C'est un petit gars de La Plaine
Mais il connaît bien la musique
Le jazz, le blue-grass, le classique
Et les couplets
Un peu simplets
Des vieilles rengaines
Il sait me charmer en chantant
Les mélodies d’un autre temps
Les airs d'autrefois qui me grisent
Le soir nous les chantons en chœur
En savourant cœur contre cœur
Des vielles chansons
En noir et blanc
Et des cerises
Le soir nous les chantons en chœur
Ensavourant cœur contre cœur
Desvielles chansons
Ennoir et blanc
Etdes cerises
A Ginette, et Ado*
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9 CONCERTO POUR LE RECYCLAGE
paroles : Sylvie THEIS
musique : : Gilles MICHEL
On pourrait croire à vue de nez
Que nos déchets sont sans valeur
Qu'il est bien de les calciner
Aux flammes d'un incinérateur
Et bien mesdames et messieurs
Sachez qu'il y beaucoup mieux
Pour supprimer le gaspillag
Faisons l'effort du recyclage
Pour supprimer le gaspillage
Faisons l'effort du recyclage
Incinérer, cela veut dire
Qu'on s'interdit pendant vingt ans
D'évoluer pour l'avenir
Vers d'autres modes de retraitement
Car pour alimenter ce monstre
Il faudra produire des déchets
Ce qui bien sur va à l'encontre
De la solution recherchée
Ce qui bien sur va à l'encontre
De la solution recherchée
Tout brûler, c'est se polluer
Il n'y a pas de feu sans fumé
Pauvre de nous qui respirons
A plein poumon l'air de Clermont
Au lieu d'opter pour le progrès
Comme l'aurait fait n'importe qui
On préfère nous intoxiquer
Alors, ce crime profite à qui?
La solution c'est d'accorder
De la valeur à nos déchets
En consommant différemment
Consommer intelligemment
D'en mesurer les conséquences
D'agir pour notre descendances
C'est une question de bon sens
Activons nous il y a urgence
C'est une question de bon sens
Activons nous il y a urgence
Activons nous il y a urgence
Activons nous il y a urgence
Activons nous il y a urgence
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10 La pierre et le vent
paroles : Gilles MICHEL
musique : Turluth O'CLAROLAN
Oh toi ! Le vent, qui caresse les pierres
Peux-tu aller souffler là bas
Tout au fond de grand cimetière
Caresser une pierre pour moi
Oh toi, le vent, emporte ma prière
Et sache bien que si je n'y vais pas
C'est pour ne pas parler à une pierre
Si belle soit-elle qui ne me répond pas
Ce qui me manque c'est sa lumière
Son sourire et nos rires aux éclats
Alors pourquoi parler à une pierre
Si belle soit-elle qui ne me répond pas
Je n'ai jamais posé la moindre rose
Pour témoigner de notre grand Amour
Ni ces ornements que l'on dépose
Pour épater les gens des alentours
A chaque instant de la vie qu'il me reste
Même de loin il sait me pardonner
Je lui envoie ma plus tendre caresse
Et laisse au vent le soin de lui donner
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11 - Le jardin sauvage
paroles et musique: Gilles MICHEL
Quand la ville devient ridicule
Quand chez l'humain, l'Amour recule,
Je vais dans un endroit discret
Que je suis la seule à connaître.
Je m'envole par la fenêtre
Retrouver mon jardin secret.
Allongée dans un vieux fauteuil
Je surveille du coin de l’œil
Les gros bourdons sur le plantain
Quelquefois une mirabelle
Tombe et fait plier les ombelles
Puis disparaît derrière le thym
Près du vieux tas de bois mouillé
Dort une grande faux rouillée
Qui s'est retrouvée au chômage
Appuyée contre le bouleau
Elle converse avec les grelots
D'un parterre d'Amours en cage
Trois petits lérots batifolent
Dans quelques gerbes d'herbes folles
Prés du muret couvert de lierre
Et vers le pied de vigne vierge
Se dressent droits comme des cierges
Des faisceaux de roses trémières
De grandes orties urticantes
Discutent avec les amarantes
De leurs vertus médicinales.
La chélidoine sait profiter
De ces belles journées d'été
Loin des froideurs hivernales
Certes, je ne suis pas jalouse
Quand je vois les belles pelouses
Cernées de bordures en béton
Pleines de panneaux qui interdisent
Qu'on doit tondre et qu'on égalise
Le week-end comme des moutons
Mon jardin n'en a pas besoin
C'est la Nature qui en prend soin
Elle sait toujours ce qui lui faut
Elle connaît l'Art et les techniques
Les secrets de la botanique
Sans les engrais, et sans la faux
C'est ce monde, pourtant superbe,
Qu'on qualifie de mauvaises herbes
Qui montre tant de qualités.
Qui offre toutes ses richesses
Tant de beauté tant de sagesse
A celui qui sait regarder
A l'heure où s'avancent les ombres
Au ciel monte une masse sombre
Le jour qui meure m'offre en cadeau
Un grand nuage noir qui danse
Le tourbillon de d'élégance:
Du vol du soir des étourneaux
C'est mon havre de liberté
Où chacun sait cohabiter
Où nul ne vit en esclavage
Et je regrette quelquefois
Que notre monde, lui, ne soit
Comme ce jardin qu'on dit sauvage.
Et je regrette quelquefois
Que notre monde, lui, ne soit
Comme MON jardin QU'ON DIT.... sauvage.
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12 Y VEUT PAS Y ALLER
paroles et musique: Gilles MICHEL
Un jour un quidam
A l'ANPE
Disait à la dame
D'un air malheureux
Je suis au chômage
Il faut à tout prix
Me trouver d'louvrage
Tout près de Paris
La Dame de l'agence
Lui dit « Désolée
Mais en Ile de France
Tout est complet
C'est un vrai désastre
Mais dans l'Sud je crois
Du côté de Castres
On trouve des emplois
Le Monsieur
Se lève d'un bond
Et lui dit l'air furibond
"Quand j'étais à Vire
Je m'suis fais viré
Quand j'étais à Lourdes
Je m'suis fais lourdé
Mon patron d'Limoges
M' a limogé
Alors à Castres
Je veux pas y aller"
Une femme de ménage
Qui avait plus d'boulot
Cherchait dans les pages
D'un tas de journaux
Les petites annonces
Chez elle à Versailles
Sans trouver une once
D'offre de travail
"Cherche donc en campagne
Lui dit son mari
"Partons en Champagne
Et quittons Paris
Mon ex femme Yvonne
Qui habite à Troyes
Recherche une bonne
On pensait à toi"
La brave dame
se lève d'un bond
Et lui dit l'air furibond
"Balayer à Aix
M'aurait pas vexée
La cuisine à Bron
J'aurais pas bronché
Nettoyer à Gène
M'aurait pas gêné
Mais l'ménage à Troyes
Faut pas y compter"
Une hôtesse de l'air
En fin de droit
Faisait des manières
Avec le type du pôle Emploi
J'ai plus d'garde robe
Plus rien sur le dos
Trouvez moi un job
Tout près de Bordeaux
Le monsieur en peine
Lui dit « désolé
Mais en Aquitaine
Tout est complet
L'aéronautique
Embauche pas très fort
Sauf à Salonique
A l'aéroport
La demoiselle se lève d'un bond
Et lui dit l'air furibond
A la Madrague
On m'a draguée
Mon patron à Trappes
M'a attrapée
Celui d'Bayonne
M'a bâillonnée
Celui l'la Somme
M'a assommée
Alors Salonique
Je veux pas y aller
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13 C’EST PAS TON VEHICULE
paroles et musique: Gilles MICHEL
Le matin en métro, à midi en auto
Et le soir à moto, à scoot ou à vélo
Des moyens de transport on en change à gogo
On change de véhicule mais on n' change pas de peau
Ref
C’est pas ton véhicule qui fait ton identité
C’est pas ton véhicule qui fait ta notoriété
Dans ta vie quotidienne, tes loisirs, ton métier
Ce que tu vaux vraiment, c’est c’que tu vaux .. à pied
On entend très souvent aux informations
« Un automobiliste a écrasé un piéton »
Sans faire la morale, je n’suis pas un apôtre
Moi je traduit «Qu' un homme en a tué un autre »
C’est pas son véhicule qui fait son impunité
C’est pas son véhicule qui fait qu’on doit l’excuser
Mourir sur le bitume n’est pas une mort au rabais
Dans les cours des prisons on se promène .. à pied
Il y a quelques jours, un de mes bons amis
Me dit « Gilles, Au secours! on m’a sucré mon permis.
Je me sens humilié, dégradé, rabaissé
Je vraiment l’impression d’avoir été castré
C’était son véhicule qui f’sait son identité
C’était son véhicule qui f’sait sa virilité
Dans sa vie quotidienne, ses loisirs son métier,
Il n’était plus un homme quand il était .. à pied.
On pique des colères dans les embouteillages
On fait des crises de nerfs, des crises de rage
« Eh avance, abruti, ou je te colle un pain !!! »
Et d’un coup on reconnaît notre meilleur copain.
( « Ah salut, c’est toi, je suis content de te voir, ça va ?
, …non c’est pas moi qui te criait après
enfin si ..mais je t’avais pas reconnu allez, à plus)
C’est notre véhicule qui montre notre lâcheté
Enfermés, on libère toute notre agressivité
Ca n’ serait pas pareil, c’est incontestable
Si on circulait tous en décapotable
Certains veulent nous faire croire qu’ils sont vraiment très forts
En roulant comme des fous dans des voitures de sport
Il démarrent les premiers avant que quiconque ne bouge
Et arrivent les premiers sur le prochain feu rouge.
C’est pas leur véhicule qui fait leur identité
Il les rend ridicules et montre leur débilité
Je ne parierais pas qu’ils arriv’raient les premiers
Si cette épreuve là était une course.. à pied
En conclusion je dirais que dans la société
C’est à chacun de nous de faire la sécurité
Il suffit pour cela d’avoir un peu de respect
Et puis simplement de pensez à lever .. le pied
Cette petite chanson je voudrai la dédier
A un médecin de nuit, à un ambulancier
Trois infirmières, quatre pompiers
Sans qui ce soir je ne serais pas là pour chanter
C’est pas leur véhicule qui fait leur identité
Il confère seulement à leur efficacité
Je ne veux pas savoir dans quoi ils m’ont transporté
Il m’ont sauvé la vie et ça pour moi ..c’est .. le pied
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14 QUI TIRE LES FICELLES
paroles et musique: Gilles MICHEL
L’enfant : Qui tire les ficelles de tous les p'tits pantins
Qui courent
dans la rue de
l'aube à
l'aurore?
Qui tire les ficelles de tous les arlequins
Qui courent dans la rue du soir au matin?
Qui tire les ficelles de tous les arlequins
Qui courent dans la rue du soir au matin?
Le curé : "Petit c'est l' Bon Dieu qui tire les ficelles
Il guide les
homme, édicte
leurs lois."
L’enfant
:
Si c'est
ton Bon Dieu
qui vit dans
le ciel
Il faudra
qu'il a des
milliards de
doigts
Ta réponse curé ne me convient pas.
Ta réponse curé ne me convient pas.
L’enfant : Qui tire les ficelles de tous les p'tits pantins
Qui courent
dans la rue de
l'aube à
l'aurore?
Qui tire les ficelles de tous les arlequins
Qui courent dans la rue du soir au matin?
Qui tire les ficelles de tous les arlequins
Qui courent dans la rue du soir au matin?
Le banquier : " Petit, c'est l'Argent qui tire les ficelles
Si t'en a
beaucoup tu
deviens le roi
L’enfant
:
Moi
j'ai pas un
sou dans mon
escarcelle
Et je suis
pourtant très
heureux comme
ça.
Ta réponse, banquier, ne me convient pas
Ta réponse, banquier, ne me convient pas
L’enfant : "Qui tire les ficelles de tous les p'tits pantins
Qui courent
dans la rue de
l'aube à
l'aurore?
Qui tire les ficelles de tous les arlequins
Qui courent dans la rue du soir au matin?"
Qui tire les ficelles de tous les arlequins
Qui courent dans la rue du soir au matin?"
Le poète : " Petit, c'est l'Amour qui tire les ficelles
Il unit les
gens, fait
battre leur
coeur.
L’enfant
:
Si
c'est ton
Amour qui fait
la vie belle
Pourquoi y'en
a-t-il tant et
tant qui
pleurent?
Ta réponse, poète, ça compte pour du beurre.
Ta réponse, poète, ça compte pour du beurre.
L’enfant : Qui tire les ficelles de tous les p'tits pantins
Qui courent
dans la rue de
l'aube à
l'aurore?
Qui tire les ficelles de tous les arlequins
Qui courent dans la rue du soir au matin?
Qui tire les ficelles de tous les arlequins
Qui courent dans la rue du soir au matin?
Le croque-mort : Petit , c'est la Mort qui tire les ficelles
Les gens
courent en
vain pour lui
échapper".
L’enfant
:
Si
c'est ta Mort
qui sans fin
les harcèle
Pourquoi
la planète
elle est
surpeuplée?
Ta réponse, Croqu'mort, ne m'a rien prouvé."
Ta réponse, Croqu'mort, ne m'a rien prouvé."
L’enfant : Ca y est, j'ai compris, j'ai eu une étincelle
Ce n'est pas
l'Argent,
l'Amour, le
Trépas
Ni même le Bon Dieu qui tirent les ficelles
C'est en fin de compte un p'tit peu tout ça,
Ni même le Bon Dieu qui tirent les ficelles
C'est en fin de compte un p'tit peu tout ça,
C'est
en fin de
compte un
p'tit peu tout
ça,
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15 Le prestidigitateur du café du midi
paroles : Gilles MICHEL
Il était là, vêtu de noir.
Tout seul, appuyé au comptoir,
Silencieux et le regard
Perdu au fond de son pinard. *
Que pouvait-il bien y voir ?
Son image ?
Comme dans un miroir ?
Que pouvait-il apercevoir
Penché comme un grand désespoir ?
Et puis il a tourné la tête.
A fait : "C'est pas mal, c'que vous faites!
Vous n'auriez pas une cigarette ?"
Pour en offrir, t'es toujours prête.
T'as répondu sous le platane :
- "Désolée, je n'ai pas d'gitanes".
Alors de sa voix qui résonne il m'a fait :
- "Va pour une Benson.
Cette chaleur est insupportable.
Entrez ! Venez donc à ma table.
Ici nous sommes entre amis.
Hé! Patron, s'il vous plaît, 3 d'mis !
Il reprit, en goûtant sa bière
- "Rechantez-moi votre dernière,
Celle du couple, la parodie."
On a refait "Tu n'as rien dit".
A la fin, il leva la main
Puis baissant ses yeux de gamin,
Il se mit à chanter. Que dis-je ?
Il nous accomplit un prodige.
Des mots rugueux comme des rochers
Où les consonnes s'accrochaient
Sortaient de sa voix déchirante
En syllabes tonitruantes.
Pendant ce temps d'une main leste,
Il nous traçait en quelques gestes
Des arabesques circulaires.
Il dessinait avec de l'air.
Et cette main, comme la divine peinte
Au plafond de la Sixtine
A tout un monde a donné vie.
Il n'y avait rien, mais on vit
Au fond du café du midi
Les falaises de Normandie,
La Manche triste à marée basse
Les dimanches où "y' rien qui s'passe",
Une belle danseuse occitane,
Dans la fumée d'une gitane,
Un chien d'ivrogne et un zippo,
Un p'tit garçon dans les copeaux
De son père fabriquant des chaises
Et tout au fond du Père Lachèze
Une ombre inquiétante et maudite
Qui cachait la tombe d'Edith.
Ah! C'était le magicien chanteur,
Oui, le prestidigitateur,
Le Houdini, le Manitou,
Qui faisait apparaître tout.
J' accompagnait à la guitare
Ce gars qui n' jouait pas la star.
J'ai vu un bout du Paradis
Au fond du café du midi.
Malgré sa voix, malgré sa main;
Ce chanteur n'était qu'un humain,
Cet humain n'était qu'un chanteur
Qui cherchait l'Amour, les câlins;
Le prest ...idigitateur.
A Allain LEPREST, cet albatros géant de la poésie qui nous a fait ce cadeau au café du midi
La version originale était " au fond de son ricard"
quand je lui récitée, il m'a dit : "Je bois jamais de Ricard, remplace par "Pinard"