Chansons d'ADAGE

 

Le sagouin

 
On me dit assez, me le dit souvent
Ma guitare il est vrai, j'en prends pas assez soin
Je la porte sans housse au vent des 4 vents
Et je plaide coupable, je suis un vrai sagouin.
 
Rien qu'elle a regarder elle est pas très jolie
Elle porte les traces d'une vie de tumulte
Oui bien différente des guitares qui s'ennuient 
Prisonnière dans l'étui d'un monde trop adulte
 
Elles n'ont connu que des lumières artificielles
Les univers feutrés de ces salles de concert
Passant toute une vie sans jamais voir le ciel
Et les bruits étouffés font que leur cœur se serrent
 
La mienne, elle a connu le feu du grand soleil
Les gifles de la pluie, les bourrasque d'hiver
Les embruns d'océans et toutes ces merveilles
Que la vie offre à ceux qui vivent à cœur ouvert
 
La mienne, elle a hurlé à la haine, à l'amour
Et brûlé près des feux entre les caravanes
Apprenant les musiques qui donnent le cœur lourd
Des guitares barbares qui jouent des airs profanes
 
Quand ces cordes de ses choeurs atteignent les limites
De ce que l'on désire de ce qu'on veut donner
De leur corps de leur cœur les hommes les imitent
Et leurs âmes assouvies peuvent enfin s'envoler
 
Oui, elle porte les traces de toutes ces violences
Comme les cicatrices de bataille d'un jour
De ses coups de bonheur que l'on souffre en silence
Qui n'a jamais souffert n'a pas connu l'amour
 
De grâce, laissez-moi l'emmener à nouveau
Vers de terre lointaines pour dormir sur la mousse
Et je l'emmènerai à la main, sur le dos,
Mais ouverte aux humains et jamais dans sa housse
 
Si elle doit t'en mourir, je serai sans remord
Car qui meurt d'amour n'a pas été vaincu
Qu'importe la façon dont on trouve la mort
Je crois que l'important c'est d'avoir bien vécu
 
 
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